Du tissu à la tech… !
En regardant fascinée les dirigeables d’aujourd’hui, il me semblait évident que les matériaux utilisés étaient très vraisemblablement des compositions chimiques peu recommandables pour notre confort personnel ou linge de maison. Je les imaginais plutôt en aluminium, kevlar ou autre tissu technique avec des termes industriels propre à l’industrie aéronautique faisant froid dans le dos, plutôt qu’avec des tissus qui ornent nos vêtements et mes collections.
L’étoffe du Dirigeable Dupuy de Lôme se compose d’un taffetas de soie et d’un nansouk, entre lesquels sont interposées 7 couches de caoutchouc. Le tout rendu imperméable par un vernis à base gélatineuse. (De pointe à pointe, il mesurait 36,12 mètres. Le diamètre au milieu, 14,84 mètres.)
Sachant que le taffetas est en soie blanche et que le nansouk est, en réalité, un tissu de coton léger employé en lingerie et en broderie. La voile gouvernail est, quant à elle, en percale, un tissu de coton très fin de haute qualité, très appréciée en literie pour son toucher lisse, doux et soyeux.
On y parle ensuite de marins de l’atmosphère et de navire aérien
- De vergue, de mât, de gouvernail, de voile
- D’hélice à 2 ailes (au lieu de 4), de boussole, de timonier (!)
- De coutures droites et de coutures en losange…
- De tuyau en taffetas pour l’hydrogène !
- De ballon-poisson, de ballonnet et de chemise
- De treuil moteur et ventilateur
- De soupapes, d’arbre à hélice et de poupe
- De nacelle en osier et bambou
- De manœuvre et d’ancre (!)
Comment après ça, ne pas penser en effet à ces machines volantes qui truffent notre imaginaire et ont si bien nourri les romans de Jules Verne, notamment dans son roman « Robur le Conquérant », dont les illustrations, plus vraies que nature, envahissent le ciel de ces drôles d’oiseaux loufoques et majestueux.
Ou d’autres de ses romans, comme le dernier inédit largement pessimiste, paru seulement en 1994, intitulé « Paris au XXème siècle » dans lequel les machines envahissent la vie de tous les jours induisant l’Emploi à devenir de plus en plus rare si l’on n’est pas ingénieur de formation ou de mécanicien de métier. Où le progrès écrase l’humanité jusqu’à éteindre à néant des grands noms d’auteurs et d’écrivains comme Victor Hugo que plus personne ne connaît et peine à croire le narrateur quand celui-ci prétend qu’il s’agit là d’un grand poète du XIX siècle !!
Entre les navires à voiles et leurs étoffes haute-couture,
ces ingénieurs experts marins qui conjuguent leurs savoir-faire avec leurs études de la navigation entre les courants aériens et l’expérience de quelque maître ballonnier, comme M. Yon, acolyte d’Henri Dupuy de Lôme et son fidèle jeune collaborateur Gustave Zédé, on a peine à croire que l’on n’est pas dans un roman d’aventure, mais bel et bien dans la réalité entrepreneuse du XIXème siècle.
Avec des moyens humbles et modestes combinés à moulte calculs, plans et expérimentations, Henri Dupuy de Lôme, a résolu, pour le compte de l’Etat, le triple problème concernant :
- la stabilité
- la vitesse
- l’obéissance de l’aérostat
Finalement, la tête sortie de cette plongée euphorique dans cet autre temps, je réalise soudainement que nos industries techniques, militaires et médicales sont en première ligne, les demandeurs de ces tissus que nos ingénieurs textile appellent « intelligents » et qu’ils inventent dans le but de répondre à un besoin précis.
Nous sommes bien là au carrefour entre le tissage en chaine et trame de fils textile et de fils de métaux. Parfois même de fils issus du pétrole et de fibre optique.
Les recherches allant aussi dans le sens de l’écologie, à savoir retrouver les propriétés des armatures de poissons ou bien de créer des fibres souples et isolantes à partir de bambou ou d’eucalyptus (le Lyocell ou Tancel).
Et aussi étonnant que ça puisse être, tout ce voyage nous ramène au 21èmesiècle et à MAISON DUPUY DE LÔME ®.
Eh oui, parce qu’en cherchant comment nous protéger des vols de données bancaires contenues dans nos moyens de paiement sans contact (NFC : Near Field Communication), j’ai découvert un tissu intelligent utilisé par l’armée suisse sur le terrain. Ce tissu, nous l’avons intégré dans nos poches de blazers homme et femme, et aussi dans nos trenchs.
Ce tissu intelligent est un voile de coton hypoallergénique. Chaque fibre renferme une tige de cuivre et d’argent entourée d’une gaine en polyuréthane pour les protéger.
Ce maillage fait comme une côte de maille souple. Et agit à la manière d’une cage de Faraday.
Le principe est simple : les ondes envoyées par les logiciels de piratage atteignent la poche puis rebondissent en retour à l’envoyeur.
Les ondes sont bloquées à 99- 99,9%.
Toutes les ondes ne sont pas concernées. Par exemple, même à l’abri dans une poche, un Smartphone peut recevoir un appel et émettre sa sonnerie.
Ce tissu, nous avons choisi de rendre visible, afin que tout un chacun sache ce qu’il achète.